Formation DIF : Comment réaliser une formation professionnelle ?

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Des millions d’heures de formation n’ont jamais été utilisées avant la suppression du Droit Individuel à la Formation. La loi a pourtant permis, pendant plusieurs années, de transférer ces droits vers le Compte Personnel de Formation, à condition de respecter des démarches précises et des délais stricts.La méconnaissance des modalités de récupération et d’utilisation des heures de DIF a freiné de nombreuses démarches professionnelles. Comprendre les règles de ce dispositif, la différence avec le CPF, et les étapes pour financer une formation reste essentiel pour bénéficier pleinement des droits acquis.

Le DIF, un droit à la formation aujourd’hui disparu mais encore mobilisable

Le droit individuel à la formation, connu sous l’acronyme DIF, a, dès 2004, tracé une nouvelle voie dans la formation professionnelle en France. Les salariés du secteur privé pouvaient alors capitaliser vingt heures de formation DIF chaque année, jusqu’à un maximum de cent vingt. Même si le rideau est tombé sur ce dispositif au 1er janvier 2015, il n’a pas tout emporté dans sa chute.

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Ce que beaucoup ignorent : le solde DIF inutilisé ne s’est pas volatilisé. La réglementation, en particulier les articles du code du travail, a posé un cadre pour transférer ces droits vers le Compte Personnel de Formation. Les salariés disposaient d’une période pour reporter ce crédit, jusqu’à mi-2021, garantissant la possibilité de financer une formation professionnelle sur ce nouvel outil.

Pour faire valoir ses droits, il fallait pouvoir présenter une attestation de l’employeur ou conserver précieusement le bulletin de salaire de décembre 2014 ou janvier 2015. Faute de communication claire ou face à des démarches complexes, beaucoup ont perdu ces heures sans réussir à en profiter.

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Voici les éléments qu’il fallait toujours garder en tête pour utiliser son DIF :

  • Le DIF s’adressait aux salariés justifiant d’une année d’ancienneté dans la même entreprise.
  • Le montant transférable variait selon la durée du contrat et l’ancienneté dans la société.

Pour celles et ceux ayant réalisé le transfert, le dispositif DIF n’a rien d’un souvenir lointain : il reste activable. Ce passage de témoin entre deux systèmes incarne la volonté politique d’accompagner durablement les parcours professionnels.

DIF et CPF : quelles différences et pourquoi une telle évolution ?

Le compte personnel de formation (CPF) a remplacé le droit individuel à la formation (DIF) dès le 1er janvier 2015. Alors que le DIF fonctionnait avec un compteur d’heures, le CPF introduit un compteur en euros, bien mieux adapté aux besoins actuels. Chacun pilote désormais plus librement sa trajectoire et ses ambitions professionnelles.

Cette réforme impulsée par la caisse des dépôts et consignations a fait bouger les lignes : chaque actif cumule 500 euros par an (voire 800 euros pour les profils les moins qualifiés), avec un plafond de 5 000 ou 8 000 euros selon les situations. Avec le CPF, contrairement au DIF lié à l’employeur, les droits vous suivent, que vous changiez d’entreprise ou traversiez une période de chômage.

Le basculement du DIF au CPF marque un tournant. La formation ne concerne plus seulement un cercle restreint : salariés, personnes en recherche d’emploi, tout le monde y accède, sans barrière. La plateforme dédiée simplifie les démarches et permet de visualiser chaque droit engrangé. Une bouffée d’air pour tous ceux qui veulent prendre le contrôle sur leur métier.

Comment retrouver et transférer ses heures de DIF vers le CPF en pratique ?

Le solde DIF, loin d’avoir disparu, peut encore venir gonfler le montant disponible sur le compte personnel de formation. Mais l’activer suppose de suivre quelques étapes.

Première chose : retrouver le document attestant du nombre d’heures acquises au titre du DIF. Cette attestation, généralement transmise par l’employeur fin 2014 ou début 2015, mentionne précisément les droits restants. Si elle est égarée, le dernier certificat de travail ou un bulletin de salaire de la même période peuvent faire l’affaire. Un salarié présent au 31 décembre 2014 pouvait cumuler un solde DIF maximum de 120 heures.

Une fois ce justificatif en main, la déclaration se fait via l’espace personnel dédié, après identification grâce au numéro de sécurité sociale. Il faut saisir le solde DIF dans la rubrique appropriée et téléverser la preuve numérisée. Les heures enregistrées sont alors converties en euros (15 € par heure) et ajoutées au crédit disponible. Cette opération est encore possible tant que l’administration l’autorise.

Pour ne pas commettre d’erreur durant la saisie, il convient de respecter quelques règles simples :

  • Vérifiez que toutes les informations renseignées sont parfaitement exactes.
  • Rangez soigneusement l’attestation ou le bulletin de salaire servant de justificatif.
  • Si un doute subsiste, sollicitez le service ressources humaines ou la Caisse des dépôts pour être guidé pas à pas.

Additionner ses droits issus du DIF à son CPF permet parfois de financer en totalité une formation professionnelle et d’ouvrir ainsi une nouvelle étape dans son parcours.

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Financer sa formation : conseils pour profiter pleinement de ses droits acquis

La manière de financer une formation professionnelle évolue, et le choix du parcours doit s’opérer avec attention. L’une des premières étapes consiste à sélectionner une formation éligible CPF. Celles qui figurent au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) sont reconnues et intégralement prises en charge par le système.

Les dispositifs de formation professionnelle salariés s’adressent aussi bien à ceux qui souhaitent monter en compétence qu’à ceux qui misent sur la reconversion. Le CPF couvre une large gamme d’actions, depuis le bilan de compétences, la VAE, le permis de conduire jusqu’au projet de transition professionnelle. Reste toutefois à vérifier si un complément financier est nécessaire : il peut être pris en charge par certains organismes spécialisés comme les opérateurs de compétences (OPCO) ou, pour les personnes en recherche d’emploi, par Pôle emploi.

Avant de s’engager dans une démarche, il est pertinent de se poser les bonnes questions :

  • Confirmez la prise en charge de la formation envisagée via l’espace dédié à la gestion des droits.
  • Pensez au congé individuel de formation si le cursus choisi dépasse le crédit disponible.
  • L’engagement citoyen (CEC), bénévolat ou service civique notamment, ouvre parfois des droits complémentaires à la formation.

Tout le potentiel du dispositif réside dans sa souplesse : fusionner les droits issus du DIF et du CPF pour dessiner un itinéraire eff icace, en phase avec la transformation des métiers et les aspirations individuelles.

Capitaliser sur la formation professionnelle, c’est choisir de ne rien laisser reposer sur l’immobilisme : transformer ses acquis en levier, réinventer ses options, et refuser de remettre son devenir entre d’autres mains que les siennes.